Knut ist gut !

Les allemands aiment les ours et pas seulement ceux en gélatine. L'ours est d'ailleurs l'emblême de Berlin.

Depuis maintenant plusieurs semaines, presque tous les journaux allemands ont évoqué le cas de Knut, un petit ourson polaire blanc né au zoo de Berlin et rejeté, à sa naissance, par sa mère.

Tout le monde s'est ému du sort de ce petit mammifère.

La question a été posée de savoir si cet ours polaire pouvait être élevé par des hommes ou s'il fallait l'euthanasier.

En suggérant de l'euthanasier, Frank Albrecht, un défenseur allemand des droits des animaux a soulevé une vive polémique.

De nombreuses voix se sont élevées pour défendre l'ourson, et pas seulement parce qu'il est une jolie boule de poils.

Les experts sont unanimes : les ours polaires sont menacés d'extinction à l'état sauvage. Les pousser à se reproduire en captivité risque par conséquent d'être le seul moyen d'empêcher leur disparition.

Lorsque Knut, qui vient d'être immortalisé par la photographe des stars Annie Leibovitz pour une campagne écologiste, est né, en décembre dernier, les soigneurs du zoo de Berlin ont décidé de le sauver en le nourrissant au biberon.

Pour Frank Albrecht, c'était une mauvaise idée. "Le nourrissage à la main n'est pas adapté à cette espèce et constitue une violation grave des lois de la protection animale", avait-il alors déclaré au quotidien allemand Bild.

Il avait poursuivit en déclarant : "Le zoo doit tuer l'ourson."

Son conseil a indigné les Allemands et suscité la réprobation du zoo, des personnalités politiques et d'autres groupes de défense des animaux.

Dans ses dernières interviews, Albrecht a nuancé sa position. S'il pense toujours que le zoo a eu tort de sauver l'ourson, il estime qu'il serait tout aussi injuste de le tuer maintenant qu'il est plus autonome.

En Allemagne, l'ourson Knut est devenu une vedette.

Il est entre autres le héros d'une chanson, "Knut ist gut" sortie ce 28 mars. Le patron de la maison de production berlinoise Pool Music, à l'origine de l'œuvre, la définit comme "une sorte de comptine pour adultes et pour amoureux des ours".

Je vous laisse en juger... "Knut ist Gut" (attention, à consommer avec modération).

Ce n'est plus un ours, c'est une poule aux oeufs d'or !

Un accord qui ne fait pas un tabac...

Jeudi dernier, les ministre-présidents des seize régions allemandes se sont mis d'accord sur une interdiction partielle de fumer dans les lieux publics.

C'est décidé, la cigarette doit être bannie des écoles, administrations, théâtres, transports en commun et discothèques.

Des exceptions sont cependant prévues pour les bars et restaurants s'ils sont en mesure d'offrir une pièce à part pour les fumeurs.

Sous la pression des cafetiers et certainement des cigarettiers, quelques Länder (Basse-Saxe, la Rhénanie du Nord-Westphalie, la Sarre et la Saxe-Anhalt) ont indiqué qu'ils n'excluaient pas d'autoriser les petits bistrots à rester complètement fumeurs. De même, en Bavière, les biergarten devraient aussi rester ouverts aux fumeurs.

Sur la base de cet accord, les régions doivent préparer un projet de loi pour une adoption par les parlements régionaux d'ici à la fin de l'année.

Les allemands sont très en retard par rapport aux français en matière de législation contre le tabac. En Novembre dernier seulement, ils ont convenu d'interdire la publicité pour le tabac. Rappelez-vous le coup fumant.

Le ministre-président de Basse-Saxe, Christian Wulff (CDU, chrétien-démocrate), a estimé que, par cet accord, "la protection des non fumeurs va devenir nationale à 90 %".

Restent donc encore 10% du territoire où vit d'ailleurs plus d'un cinquième de la population et où le tabagisme passif va encore pouvoir faire des ravages.

L'expert du SPD, Karl Lauterbach, a qualifié le compromis d'"inutilisable" et les Verts ont parlé d'un texte "sorti d'une maison de fous".

La conclusion revient au Président de la fédération des médecins Marburger Bund, Frank Ulrich : "70 substances cancérigènes dans la fumée de cigarette sont 70 raisons pour une interdiction de fumer sans exceptions".

Rappelons, selon le Marburger Bund que jusqu'à 140 000 personnes meurent chaque année en Allemagne de suites de la consommation de tabac.

Das Klischee

On vient de fêter les 50 ans du Traité de Rome et le dernier sommet européen de Jacques CHIRAC.

Ce dernier n'est d'ailleurs pas reparti les mains vides puisque Angela MERKEL, en guise de cadeau d'adieu, lui a offert une chope de bière ancienne.

Le Président de la République a dit apprécier son cadeau :"Une très belle pièce, ça m'a fait particulièrement plaisir", a-t-il dit.

"La chancelière sait que je suis un buveur de bière - ça ne vous a pas échappé -, ce qui est en rien un désaveu pour les producteurs de vin", a-t-il plaisanté, précisant que l'objet en question datait de 1710, "avec un couvercle de 1799".

Tout cela ne va pas aider à faire tomber les clichés.

Non pas celui qui tend à dire que notre Président est un buveur de bière invétéré mais celui qui veut que l'Allemagne soit systématiquement associée à la bière.

Le français s'est bien connu se promène avec un béret vissé sur la tête, une baguette de pain sous un bras et une bouteille de vin sous l'autre.

L'allemand, lui, ne porte que des Birkenstocks (avec des chaussettes de sport blanches si possible), ne mange que des saucisses et ne boit que de la bière.

Du coup, j'imagine qu'un cliché sur les alsaciens donnerait à peu près çà :

A quel saint se vouer ?

Face à la menace d’un époux violent, une jeune marocaine a déposé devant le Tribunal de Francfort en octobre dernier une demande de divorce immédiat.

La jeune femme, âgée de 26 ans et mère de deux enfants, espérait mettre ainsi fin aux menaces de son conjoint.

Bien mal lui en a pris.

Non seulement la juge saisie du dossier a refusé d’accéder à sa demande mais, dans sa bonté, s'est fendu d'un petit courrier pour lui expliquer que le Coran, non seulement, ne condamnait pas les mauvais traitements entre époux mais donnait au mari des droits de correction sur sa femme.

Elle lui a en outre expliqué que son époux et elle s’étaient unis sous la loi islamique et, citant des versets du Coran, lui a conseillé d’attendre le délai légal pour faire sa demande de divorce.

La loi allemande prescrit que les époux doivent être séparés depuis un an avant que ne puisse être entamée une procédure de divorce. Espérons que cette pauvre jeune femme soit encore dans un an en mesure de déposer sa demande.

En Allemagne comme en France, l'insécurité législative fait rage. Résultat : Les magistrats ne savent plus à quel saint se vouer...

Reserviert für Frauen

On trouve très souvent dans les parkings souterrains allemands des places réservées aux femmes enceintes et/ou avec enfants mais aussi des places réservées aux femmes seules.

Certains crient au sexisme mais il faut bien reconnaitre que les parkings souterrains sont souvent relativement peu engageants et que la majorité des agressions qui s'y déroulent ont lieu à l'encontre des femmes.

Ces places permettent donc de rassurer la gent féminine puisqu'un accès immédiat et surveillé vers la sortie est assuré.

Certaines mauvaises langues disent que ces places sont plus larges pour éviter aux femmes d'emboutir les voitures voisines lorsqu'elles se garent.

Au Japon, il existe des trains avec des wagons réservés aux femmes. J'avoue là que j'en comprends beaucoup moins l'utilité...

Faut pas polluer...

Les allemands ne manquent pas d'imagination pour lutter contre le réchauffement de la planète et encourager le tourisme local.

Dernière idée en date : inciter la population à renoncer aux voyages lointains pour limiter les émissions de CO2.

Voici l'extrait d'un article de Cécile CALLA paru dans Le Monde daté du 9 mars dernier :

"Celui qui veut faire quelque chose pour la protection du climat devrait éviter les voyages en avion et partir en vacances en Allemagne", déclarait récemment Manfred Stock de l'institut de recherches climatiques de Potsdam.

"Celui qui part en Asie du Sud en avion doit savoir qu'il produit plus de 6 tonnes de dioxyde de carbone", renchérissait Andreas Troge, président de l'institut fédéral de l'environnement.

En comparaison, un aller-retour en train entre Berlin et une cité de la mer Baltique génère seulement 35 kg d'émissions de CO2.

Reprenant ces arguments, plusieurs représentants politiques en ont profité pour vanter à leurs concitoyens la beauté des paysages allemands. "Il y a de nombreuses régions magnifiques en Allemagne qui valent le coup d'être découvertes", a souligné Renate Künast, la présidente de la fraction parlementaire du parti vert dans la Berliner Zeitung.

Le chargé de mission du gouvernement pour le tourisme, Ernst Hinsken (CSU), a exhorté les Allemands "à passer de temps en temps leurs vacances dans leur propre pays" pour contribuer à la protection du climat.

Si toutefois le voyage en avion se révèle inévitable, le ministre de l'environnement, Sigmar Gabriel (SPD), et Mme Künast proposent aux voyageurs de s'acquitter d'une taxe facultative à l'image de ce que propose la société Atmosfair depuis 2004.

Pour compenser les émissions de CO2 générées par un voyage en avion, les touristes peuvent verser un supplément calculé par le site d'Atmosfair, qui financera des projets en faveur de l'environnement.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa, qui a annoncé jeudi 8 mars un bénéfice d'exploitation de 845 millions d'euros en 2006, réfléchit à l'introduction d'un mécanisme similaire pour l'ensemble de ses destinations et s'est mise à la recherche de partenaires.

"C'est une mesure de communication avec laquelle Lufthansa espère éviter une taxe sur le kérosène et un système de certificats d'émissions de CO2", a critiqué Karsten Smid, de Greenpeace.

Face à ces multiples propositions, le commissaire européen à l'industrie, Günter Verheugen, a mis en garde contre un "activisme hystérique".

Le ministre fédéral de l'économie, Michael Glos (CSU), a déclaré lors de l'ouverture du Salon du tourisme à Berlin qu'il y avait "d'autres possibilités" pour lutter contre le changement climatique, soulignant que le trafic aérien ne contribuait que pour un peu plus de 2 % à la quantité de dioxyde de carbone produite en Allemagne.

Je m'interroge : combien d'allemands prennent quotidiennement l'avion pour se rendre à l'étranger ? combien sont-ils par contre à prendre quotidennement leur grosse berline (au lieu des transports en commun) pour aller travailler ?

N'y a t-il pas de mesures moins populaires certes, mais plus efficaces, pour lutter contre les émissions de CO2 et le réchauffement de la planète ?

Sanatorium II

BERLIN (AFP) - Trois détenus allemands se sont blessés dimanche dernier, dont deux grièvement, en se coinçant dans des fils de fer barbelés lors d'une spectaculaire tentative d'évasion manquée à Bochum (ouest), a indiqué la direction de la prison.

Les détenus, tous condamnés à des peines de plusieurs années, ont profité de l'heure de promenade pour franchir une clôture, puis tenter d'escalader le mur d'enceinte de l'établissement pénitentiaire.

Mais ils sont restés coincés dans les barbelés, d'où ils n'ont pu être délogés que par les pompiers.

L'un d'entre eux a ainsi été secouru alors qu'il était suspendu dans le vide, du haut du mur extérieur.

"Il n'y a jamais eu de danger qu'ils puissent réussir à s'évader" a assuré le directeur de la prison de Bochum, Henning Köster.

La vie est parfois mal faite : ceux qui peuvent sortir de prison veulent y rester et ceux qui doivent y rester veulent en sortir...

KKK

Hier journée de la femme.

L'occasion de rappeler que le slogan des années 50' "Kinder Küche Kirch" (enfants, cuisine, église) n'est malheureusement pas si dépassé Outre-Rhin.

Pour preuve, la passion suscitée par la proposition faite récemment par la ministre de la Famille allemande, Ursula von der Leven, de créer, d'ici 2013, 500 000 places supplémentaires dans les crêches et garderies pour les enfants âgés de moins de 3 ans.

Les représentants de l'aile conservatrice de la CDU-CSU ont dénoncé un projet de nature à remettre en cause le modèle familial traditionnel des 3 K, où la femme choisit de rester à la maison pour s'occuper des enfants.

Le tollé fut tel qu'Angela Merkel a du intervenir en personne pour soutenir sa ministre en affirmant que "les pères et les mères doivent pouvoir être libres de choisir en matière d'éducation".

Encore faut-il avoir le choix.

Quand on sait que seuls 8% des enfants de moins de 3 ans peuvent bénéficier d'une prise en charge hors de leur foyer familial, on comprend mieux l'ampleur du problème et les difficultés que rencontrent les parents allemands (les mamans d'ailleurs principalement) pour concilier famille et carrière professionnelle.

Avec un taux de fécondité de 1,3 enfant par femme, l'Allemagne affiche l'un des niveaux les plus bas d'Europe. et encore, heureusement que la Ministre de la Famille, qui a 7 enfants, est là pour faire remonter la moyenne !

Schnappi

Peut être connaissez-vous déjà Schnappi, das Kleine Krokodil ?

Schnappi, héros d'un dessin animé allemand, est un petit crocodile qui gobe des mouches et vit d'extraordinaires aventures en Egypte...

Schnappi est aussi le titre d'une chanson pour enfant devenue très populaire en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe. Schnappi a gravi les sommets des hits parade !

Iris Gruttma et Rosita Blissenbach ont écrit le texte de cette chanson en 2001, chanson chantée par la nièce d'Iris Gruttma, Joy, qui avait alors 5 ans.

Si vous ne voulez pas mourir idiot, je vous propose d'écouter çà.

Attention, c'est le genre de petite chansonnette dont le refrain peut vous trotter dans la tête pendant des heures : "Schni schna schnappi schnappi schnappi schnapp Schni schna schnappi schnappi schnappi schnapp..."

Pour les accros, une visite sur le site officiel s'impose : www.schnappi.tv

sanatorium

Certains préfèrent finir leurs vieux jours en maison de retraite, d'autres, en prison.

En Allemagne, un détenu de la maison d'arrêt d'Aix la Chapelle, qui a déjà passé 53 ans derrière les barreaux, préfère rester en prison jusqu'à la fin de ses jours.

L'homme, âgé de 71 ans, a peur de recommencer à vivre en dehors du système carcéral.

"Il ne veut pas sortir", a indiqué la semaine dernière à l'AFP un porte-parole de la maison d'arrêt d'Aix-la-Chapelle où est détenu le septuagénaire.

"Je ne sais pas où j'irais si je sortais", a-t-il déclaré la semaine passée au quotidien Süddeutsche Zeitung.

"Mes années difficiles en taule, elles sont derrière moi. Maintenant c'est plutôt un sanatorium", a ajouté Niemann, qui fut incarcéré pour la première fois en 1953, l'année de la mort de Staline à Moscou.

Sa cinquantaine d'années derrière les barreaux correspond à l'addition de plusieurs peines auxquelles il a été condamnées.

Ce fait divers démontre qu'ici, comme en France, se pose le problème de la réinsertion des personnes condamnées à de la prison.

Ce n'est malheureusement pas en plein débat présidentiel où la question du tout sécuritaire prédomine que la question pourtant essentielle de la réinsertion risque d'être posée.

Pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la question, je vous recommande la lecture de cet article.