Un accord qui ne fait pas un tabac...

Jeudi dernier, les ministre-présidents des seize régions allemandes se sont mis d'accord sur une interdiction partielle de fumer dans les lieux publics.

C'est décidé, la cigarette doit être bannie des écoles, administrations, théâtres, transports en commun et discothèques.

Des exceptions sont cependant prévues pour les bars et restaurants s'ils sont en mesure d'offrir une pièce à part pour les fumeurs.

Sous la pression des cafetiers et certainement des cigarettiers, quelques Länder (Basse-Saxe, la Rhénanie du Nord-Westphalie, la Sarre et la Saxe-Anhalt) ont indiqué qu'ils n'excluaient pas d'autoriser les petits bistrots à rester complètement fumeurs. De même, en Bavière, les biergarten devraient aussi rester ouverts aux fumeurs.

Sur la base de cet accord, les régions doivent préparer un projet de loi pour une adoption par les parlements régionaux d'ici à la fin de l'année.

Les allemands sont très en retard par rapport aux français en matière de législation contre le tabac. En Novembre dernier seulement, ils ont convenu d'interdire la publicité pour le tabac. Rappelez-vous le coup fumant.

Le ministre-président de Basse-Saxe, Christian Wulff (CDU, chrétien-démocrate), a estimé que, par cet accord, "la protection des non fumeurs va devenir nationale à 90 %".

Restent donc encore 10% du territoire où vit d'ailleurs plus d'un cinquième de la population et où le tabagisme passif va encore pouvoir faire des ravages.

L'expert du SPD, Karl Lauterbach, a qualifié le compromis d'"inutilisable" et les Verts ont parlé d'un texte "sorti d'une maison de fous".

La conclusion revient au Président de la fédération des médecins Marburger Bund, Frank Ulrich : "70 substances cancérigènes dans la fumée de cigarette sont 70 raisons pour une interdiction de fumer sans exceptions".

Rappelons, selon le Marburger Bund que jusqu'à 140 000 personnes meurent chaque année en Allemagne de suites de la consommation de tabac.